SYMBOLE – EVOCATION

Le temple de l’homme
R.A.Schwaller de Lubicz
Tome I pp. 28/29
Ed Dervy Paris 1957 – 1993

SYMBOLE – EVOCATION,
laissons le symbole subterfuge, c’est à dire le mot, l’image ou le geste qui simplement le remplace.
Regardons les choses dans leur nom naturel.
Ce nom s’écrit – c’est le symbole – mais il ne se prononce pas ; c’est lui qui parle.
Expliquer le symbole c’est le tuer, c’est le regarder dans sa seule apparence, c’est l’empêcher d’écouter.
Qui pourrait anatomiser un corps vivant ?
La chose vivante « s’analoguise ».Les branches de l’arbre se développent à l’image de ses racines. Les racines évoquent les branches comme le Symbole évoque l’Idée.
Dans le Symbole, ce qui évoque est l’âme qui anime la chose, sa Vie.
Regardons la chose telle qu’elle est sans la décomposer. En récompense elle évoquera peut-être en nous son âme.
L’Amour pur et sublime est l’âme animante cachée de l’amour bestial. La prostituée aimerait en rêver. La forme est ce qui anime et caractérise, mais la forme ne se décrit pas quand la chose est Symbole.
Par sa définition le Symbole est magique : il évoque la forme enchantée dans la matière.
Evoquer n’est pas imaginer, c’est vivre, c’est vivre la forme.
Pour parler du Paradis, il faut décrire l’Enfer. Le Paradis ne se décrit pas.
L’évolution spirituelle de cette terre entre dans sa dernière phase ; alors on voudrait détruire le passé. C’est l’erreur : il faut regarder cette terre telle qu’elle est, la prison avec toutes ses illusions, pour évoquer l’avenir hors de cette contrainte.
Ne désirons pas cet avenir. Ce serait le renier, ce serait tuer en nous la possibilité de le vivre, de cette vie intangible, « indisécable »
Vivre, c’est croitre et se maintenir en toutes directions à la fois. L’évocation s’adresse au sens de l’espace, c’est voir et éprouver le volume dans et avec les volumes.
Mais le symbole évocateur, lui, reste plan. Il appartient aux sens et au mental qui est chirurgien.
La musique évoque un état d’être. Alors viennent le peintre et le sculpteur qui lui donnent apparence ; puis le « chirurgien » se présente pour disséquer, analyser.
Ainsi l’homme renie la magie de l’Harmonie. Il pourrait être autre…mais il est trop tenté de rester ce qu’il est et d’aimer ce qu’il a l’habitude de savoir.
La forme caractérise la matière et fait de tout un Symbole.
Ceci est vrai, non parce que ceci paraît à nos sens, mais parce qu’il y a en nous toutes les formes que l’apparence évoque.
La forme-idée ne se décrit pas. Elle s’éprouve et se vit.
La vraie poésie est magie, la Magie est identification avec la forme, le corporel avec le corporel, l’Esprit avec l’Esprit. Le Tout en Un, « Ecce homo », est le symbole de tous les symboles, et l’homme n’est pas une image, un concentré de l’Univers : l’homme est l’Univers.
Que pourrai-je connaître, c’est à dire éprouver et vivre, de la pierre, de la lumière, de l’animal, de toi, si ces formes n’étaient pas en moi ?
Toi et moi ne sommes pas deux. Par l’identité de forme, par l’origine et la fin nous sommes Un.
Je suis responsable de ton mal et de ton bien, de ta vérité et de ton erreur. Je ne puis rien pour te modifier immédiatement, mais je puis t’améliorer en m’améliorant.
Ceci est la Magie morale.
L’expérience prouve la vérité, la rend certaine et chasse le mensonge.

SÍMBOLO – EVOCACIÓN,
dejemos de lado al símbolo engañoso, es decir, la palabra, la imagen o el gesto que sencillamente lo substituye.
Miremos las cosas por su nombre original.
Este nombre se escribe – es el Símbolo – pero no se pronuncia; él, habla.
Explicar al Símbolo es matarlo, es mirarlo desde una sola apariencia, es impedir escucharlo.
¿Quién podría diseccionar un cuerpo vivo?
La cosa viva “ se rige por similitudes”. Las ramas de un árbol se desarrollan tal como lo hacen sus raíces. Las raíces evocan las ramas como el Símbolo evoca su Idea.(mundo inteligible)
En el Símbolo, lo evocador es el alma que anima a la cosa, su vida.
Miremos la cosa tal cual, sin descomponerla. Puede ser que como recompensa evocase en nosotros sus alma.
El amor puro y sublime es el alma impulsora escondite del amor bestial. Quisiera la prostituta soñar con él. La forma es lo que anima y caracteriza, pero la forma no se puede describir cuando la cosa es símbolo.
Por definición el Símbolo es mágico: hace aparecer la forma hechizada en la materia.
Evocar no es imaginar, es vivir, vivir la forma.
Para poder hablar del Paraíso, se necesita describir al Infierno. El Paraiso no se describe.
La evolución espiritual de esta tierra entra en la última fase; entonces se quiere destruir al pasado. Es un error: hay que mirar la tierra tal como es, una cárcel con todas sus ilusiones para pensar el futuro fuera de toda coacción.
No deseemos ese porvenir. Seria negarlo, matar en nosotros la posibilidad de vivir esta vida intangible, “indiseccionable”.
Vivir es crecer y mantenerse en todas la direcciones a la vez. El conjuro se dirige a sentidos espaciales, es ver y sentir el volumen dentro y con los volúmenes.
Pero el Símbolo evocador, él, se queda en el plano. Pertenece a los sentidos y a lo mental que es cirujano. La música evoca un estado del ser. Después llegan los pintores y los escultores quienes le dan apariencia; luego los “cirujanos” disecan y analizan.
Así, el hombre reniega de la magia de la Armonía. Podría ser otro… pero es arrastrado por la tentación de quedar lo que es y de amar lo que tiene costumbre de saber.
La forma caracteriza la materia y de cualquier cosa hace un Símbolo.
Esto es verdad, no sólo porque lo sentimos, sino porque tenemos en nuestro ser todas la formas que se pueden evocar en apariencia.
La forma-idea no se describe: se prueba y se vive.
La verdadera Poesía es Magia, la Magia es identificación con la forma, lo corporal con lo corporal, el Alma con el Alma. El Todo en Uno, “Ecce homo”, es el símbolo entre todos los símbolos, y el hombre no es una imagen, un concentrado del universo: el hombre es el Universo.
¿qué puedo conocer, es decir sentir, vivir, de la piedra, de la luz, del animal, de ti, si estas formas no estuvieran en mi-mismo?
Tú y yo no somos dos. A través la identidad de la forma, a través el origen y el fin somos Uno.
Soy responsable de tu mal y de tu bien, de la verdad y de tu error. No soy nadie para modificarte inmediatamente, pero te puedo mejorar mejorándome.
Esto es Magia ética.
La experiencia prueba la verdad, la hace certeza y aleja la mentira.